lundi 29 mai 2017

Mon Endométriose, Mon parcours (Partie 7)

Janvier 2017 : Encore un nouveau début d'année, mon moral est en chute libre, les crises d'angoisse ont du mal à me laisser tranquille. La fiv arrive, je me raccroche à ça comme je peux. Pas de douleurs de règles, c'est que la piqûre précédente fonctionne. C'est déjà top. Le 16 janvier, 1er rendez-vous gynéco pour démarrer la Fiv(je ne vais pas m’étaler dessus je ferais un article a ce sujet prochainement) Ce n'est pas la grande forme durant le protocole de la FIV. 

Février 2017 : Suite du protocole de la FIV, mon moral est de plus en plus bas. Je ne fais que pleurer, je suis au plus mal. Mais je ne peux rien faire, rien prendre, je suis peut-être enceinte donc je ne prendrais aucun risque de le perdre... Le lundi 13 février, résultat de la prise de sang, c'est négatif, je ne suis pas enceinte. La seule chose de positive c'est que mes règles sont là quelques heures après et que je ne suis pas malade ! Le soir même j'ai rendez-vous chez le médecin car ça ne va pas du tout. Cela fait un moment que je me rends compte que je suis en dépression, mais j'ai un caractère fort, je me disais que j'allais m'en sortir, mais là non... je suis plus bas que bas. J'ai besoin d'aide, j'ai des idées noires, j'ai tellement envie de me foutre en l'air pour que tout sois plus simple, je fais souffrir mon mari, mon entourage... je serais capable de me faire du mal, je ne fais que pleurer, je ne suis plus moi. Je vais la voir, elle est déjà informée qu'au boulot ça ne va pas, que la FIV ma stressée, et lui explique que je n'ai plus envie de rien, je ne fais plus rien à part pleurer, que je fais des crises de panique sans cesse, je ne mange plus, je ne dors plus, je ne ris plus, je n'en peux plus. Elle me dit que c'est totalement normal avec ce que je vis et justement me demande si je me rends compte de ce que j'ai vécu ces derniers temps, si je me rends compte de la force que j'ai eu de tenir jusque-là et que beaucoup seront tombés bien avant, je suis malade, je subis une fiv (qui n'a pas marché), la pression du travail, et d'autres choses me sont arrivées (nous avons été cambriolé entre autres il y a quelques mois), qu'il ne faut pas que je culpabilise et que j'accepte d'avoir besoin d'aide, que j'ai le droit d'être mal et d'aller mal. Elle m'a dit que je suis en dépression et m'a donné un traitement pour m'aider à remonter la pente, mais que celui-ci ne fera effet qu'au bout d'1 mois, je suis en stress total, resté encore 1 mois dans cet état ? impossible... elle m'augmente ma dose d'anti-anxiolytique et me demande de revenir d'ici 2 semaines. De jour en jour je dépéris encore de plus en plus. Le mercredi matin je me lève en pleurant, je suis à bout de forces. Ma mère m’appelle et me dit qu'elle va m'emmener aux urgences. Je ne lui dis pas non, au contraire je crois que je n'ai pas d'autres portes de sortie, j'ai besoin d'aide, quand je suis seule je suis en panique totale, elle me dit de venir chez elle. Arrivé chez elle, elle me dit qu'elle a pris rendez-vous avec mon médecin qui me suit depuis toute petite et qu'il veut me voir. Le soir en arrivant chez le médecin dans la salle d'attente, je me souviens dire à ma mère "ce soir c'est Grey's anatomy et je n'ai même pas envie de regarder" (à lire comme ça, ça peut vous paraître peut-être bête mais pour le coup pour moi c'est énorme le fait de ne plus avoir aucune envie, aucun sentiment...) je me retiens du plus profond de moi de pleurer, les larmes montent... le médecin arrive, c'est mon tour, je rentre dans son bureau et au moment où il me dit "alors Magalie qu'est-ce qui t'amène" j'explose en sanglots... Je lui vide mon sac, lui dit que je n'en peux plus, que je suis à bout... que je ne vois pas d'issus, je ne me reconnais plus. C'est vraiment la première fois de ma vie que je me sens si vide, si mal. Il me dit que le traitement que m'a donné l'autre médecin est très bien mais qu'il faudra augmenter la dose par la suite (je suis actuellement à 5 mg). Il dit a ma mère qu'il ne faut pas que je reste seule, que vu que mon mari travaille, le mieux serait que je vienne quelques jours chez eux. Nous allons à la pharmacie en sortant chercher des compléments alimentaires pour que je ne manque de rien car je n'arrive plus à me nourrir. Je devais vraiment avoir une sale tête car la pharmacienne a été d'une gentillesse incroyable et a même été jusqu’à nous donner plus que j'en avais besoin. Le soir en rentrant chez mes parents avec ma mère, nous expliquons à mon père que je suis en dépression et que le mieux serait que je reste quelques jours chez eux pour que je ne reste pas seule. Mon père accepte aussitôt. Je l'explique à mon mari également qui est le meilleur du monde car il l'a compris sans rechigner. J'étais "contente" de venir chez mes parents car je savais que je n'allais plus être seule, et aussi pour laisser du répi à mon mari car franchement ça fait plus d'un mois que je pleure chaque soir dans ses bras... j'ai tellement peur qu'il craque à son tour... au moins ça le déchargera un peu... Les jours passent et se ressemblent, ma mère tente de me faire sortir... la moindre chose a faire était un véritable calvaire pour moi, je n'ai envie de rien, aller dans le moindre magasin, ou rien que de sortir de la maison m'angoisse (il faut vraiment le vivre pour comprendre...). Pendant ce temps j'allais toutes les semaines chez ma guérisseuse pour qu'elle travaille sur ma motivation et ma faim, j'ai été voir également un acupuncteur pour mon stress et mon manque d'appétit, et j'ai même été voir une naturopathe (je sais vous aller trouver ça nul et vous dire, "wouaa quelle perte d'argent" mais quand on est dans cet état-là on est capable de mettre beaucoup d'argent juste pour aller mieux...) Je suis resté chez mes parents pendant 9 jours. On décide qu'il est temps que je rentre à la maison, je me sens à peine mieux et mon mari a pris une semaine de congés pour que je ne sois pas seule. Le soir où je pars de chez mes parents, je suis en pleure dans la voiture, je n'ai pas envie de rentrer chez moi, j'appréhende. Je suis juste heureuse de rentrée voir mon mari (il faut savoir que tout au long ou j'ai été chez mes parents il est passé chaque soir en sortant du travail) et mes animaux. Le lendemain, anniversaire de ma belle-mère dans une salle des fêtes où nous seront une cinquantaine, j'appréhende beaucoup, je ne me sens pas prête à voir tant de monde, en plus je n'ai pas envie d'avoir des questions sur la fiv... La journée passe, c'est dur, je ressens beaucoup d'angoisse, j'ai envie de pleurer à plusieurs moments mais je prends sur moi. Journée très difficile, d'habitude j'adore ce genre d’événements mais là je dois dire que je n'en garde pas du tout un bon souvenir malheureusement. Idem les jours passent... Je me sens encore très fragile.

Mars 2017 : Je retourne chez le médecin, visite des 2 semaines de traitement. Elle voit que ça ne va pas forcément mieux donc m'augmente mon traitement (10 mg) et me dit que si j'ai besoin d'être entouré de mes parents qu'il ne faut pas que je me retienne, que la maison de nos parents nous fait forcément du bien, nous rassure et qu'il faut vraiment que j'aille là où je me sens le mieux. Je lui explique que je ne veux pas trop car mon mari a pris sa semaine de vacances et aussi que je ne veux pas m'imposer chez mes parents et elle me dit si ces personnes vous aime elles vous comprendront quoi que vous fassiez. Qu'il ne faut pas que je pense aux autres mais à moi et à moi seule (chose que je ne sais absolument pas faire) Je rentre et j'en parle avec mon mari qui me dit qu'il préférerait que je reste là mais que si je suis mieux là-bas que je dois y aller (Je l'ai déjà dit plus haut on a été cambriolé il y a quelques mois et à ce moment-là on avait peur que je me sente mal dans la maison en grande partie à cause de cela, d'ailleurs mon mari était près a vendre la maison pour que j'aille mieux.) Deux jours après, je me sens de nouveau mal, et décide de repartir chez mes parents, le soir j'irai là-bas et la journée on passe notre temps ensemble à essayer de s'occuper avec mon mari. A ce moment-là, on ne s'en est pas rendu compte mais tout le monde a pensé que Sam et moi ça n'allait plus du tout.
Mes parents m'ont directement demandé si ça allait avec Sam ce soir-là, je leur ai dit que oui, j’étais étonné, puis après j'ai réfléchi et je me suis dit mais oui, je reviens chez mes parents, 1 fois, je repars chez moi puis reviens. Bien sur qu'ils avaient de quoi se poser la question ! Bien heureusement tout allait bien entre nous et il a été tellement adorable et tellement patient avec moi ! C'est un Amour. J'y reste de nouveau 9 nuits. Et je repars à la maison mais cette fois je me sens plus sereine. Je suis contente de retrouver ma maison. Je pleure bien moins. Par contre j'ai encore un gros manque de motivation, retour chez le médecin 2 semaines après on ré-augmente ma dose de médicaments (15 mg), moralement ça va quand même beaucoup mieux, j'arrive de nouveau à passer un peu de temps seule, je n'ai plus d'idées noires. Le temps passe et je retrouve vraiment peu à peu une mini-motivation chaque jour.

Avril 2017 : Mes règles arrivent et une fois de plus je suis ravie de voir que j'ai "supportablement" mal. Même pendant le déménagement de ma sœur je reste debout ! Un vrai miracle !
Deux jours après pour le lundi de Pâques nous sommes invités à un repas chez mes beaux-parents, l’après-midi je suis prise de nouveau de douleurs au ventre, je reconnais ces douleurs, c'est celle de l'Endométriose, je ne montre rien et nous continuons notre journée, partons marcher, j'ai de plus en plus de douleur et je suis prise de grosses diarrhées (signe de grosse crise en vue...). Nous restons le soir je veux que nous profitions de la journée jusqu'au bout mais c'est dur. En rentrant je dis à mon mari que j'ai de violentes douleurs et qu'elles sont de plus en plus fortes ! Nous allons nous coucher, à 1h30 du matin je me réveille tellement j'ai mal, et j'ai de plus en plus envie de vomir, je me dis que c'est de l'angoisse et que ça va passer, je passe une nuit blanche ! 5h30 je me lève et pars vomir... et comme d'habitude, 1 fois, 10 fois, 20 fois... j'écris à ma mère qui veut venir me voir que non je vomis et quand je suis ainsi je ne veux pas que quelqu'un soit là... j'écris à ma guérisseuse, elle me dit qu'elle viendra me voir à 14h (je ne pouvais pas me déplacer tellement j’avais mal et vomissais) puis finalement je dis à ma mère de venir car dès que je vomis je manque de m'évanouir de douleur, du coup je ne suis pas rassuré d’être seule (ça me l'avait déjà fait auparavant). Ma mère et la guérisseuse arrivent, les vomissements se sont calmé. mais les douleurs sont toujours présentes, j'ai mal partout et particulièrement au dos, j'ai l'impression que chacune de mes vertèbres vont se briser. Elle me fait ma séance et m'atténue beaucoup mes maux de dos et me dit que je ne devrais plus vomir, effectivement j'avais quasiment plus de nausées. Mais le moral est au plus bas... Je ne fais que pleurer, je me dis que je ne m'en sortirai jamais, que je vivrais ça toute ma vie, voila, c'est cela ma vie, c'est avoir mal, vomir chaque mois, avoir  peur chaque jour, ne plus pouvoir travailler parce que je suis bloquée au lit 4 jours sans manger ni même boire. J'ai vraiment vraiment envie de me foutre en l'air. Qui voudrait de cette vie ? Cette foutue maladie m'a bouffé la vie, je dépéris petit à petit. J'avais tout pour être heureuse, pleins d'amis, un travail que j'adore, propriétaire d'une maison, un mari, et on voulait simplement la plus belle chose qui soit, un bébé. Finalement ça nous a emmené à vivre la descente aux enfers. Ça finit par passé, heureusement que je prenais mes médicaments contre la dépression car je ne me serais pas relevé si vite de ses 4 jours de douleurs intenses (j'ai dû malgré tout passer à 20 mg de mon traitement contre la dépression, la dose maximale).

Mai 2017 : Donc à ce jour, après discussions avec mon mari, j'ai décidé de reprendre mon traitement et de me remettre sous ménopause artificielle afin de pouvoir totalement remonter la pente et de sortir de cette dépression une bonne fois pour toutes. Nous avons décidé de nous concentrer sur nous et d’organiser notre voyage de noces pour septembre/octobre 2017. J'ai besoin de passer réellement à autre chose, de laisser cette affreuse période derrière moi et de me recréer de nouveaux beaux et bons souvenirs. Je ne me sens actuellement pas à recommencer une FIV maintenant, Nous n'avons plus que 3 chances d'avoir un bébé alors je veux être au top de ma forme et ne pas risquer de gâcher nos chances alors que je ne suis pas au mieux de ma forme.
Aujourd'hui je vais mieux, j'ai retrouvé ma motivation, je fais quasiment plus de crises d'angoisse, je fais encore beaucoup de cauchemars (mon angoisse qui ressort) je suis très fatiguée (je vivrais avec cette fatigue à vie car c'est l'Endométriose qui veut ça) je retrouve jours après jours mon sourire, ma bonne humeur, ma motivation, mon envie d'avancer. J'ai encore quelques bas mais rien comparé à ce que j'ai vécue. Nous rentrons tout juste d'un week-end de 4 jours a Annecy qui nous a fait le plus grand bien.

Durant cette période j'ai été très entourée par mon mari, mes parents, ma guérisseuse, Aurélie ma meilleure amie, Nath et Franck, un couple d'amis ADORABLE, et d'autres personnes qui ont pris de mes nouvelles et qui m'ont écrit de beaux messages touchant. Et d'ailleurs comme certains le savent déjà j'ai répondu à ma première interview sur mon parcours, j’espère en avoir d'autre, ça me tient a cœur. je continuerai à me battre.
Merci à tous ceux et celles qui m'ont lu et merci aux personnes qui prennent de mes nouvelles :)

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